Je ne peux les voir qu'une fois par semaine mais ils sont fidèles au rendez-vous. Trois renardeaux, mes trois petits princes, à 500 mètres de chez mois. Leur terrier est sous un gros chêne, entouré de prairies. Moments de grace, de sourires et de bonheur.
Un truc pas net s'est produit. J'arrive en bordure du pré que j'ai choisi, après une heure et demi de vadrouille. Le soleil des premières heures est filtrant, je suis face à un beau contre-jour, et là, je me dis. P'tain, si un animal pouvait passer juste là.. et deux secondes après, un chevreuil y passe pile. Mais quand je dis pile, c'est pile de chez pile de chez mamie. Ça arrive une fois tous les six ans, le truc. La vierge marie est intervenue en personne, ou je sais pas ce qui s'y passe dans ce bled. Un coup à trinquer.
Ce soir-là, je l'ai humblement tant espéré. J'attendais sa silhouette au coucher, j'étais cachée dans les herbes hautes. Puis une tache sombre dans le pré est arrivée. Elle a zigzagué, s'est petit-à-petit approchée. De cent mètres, elle est passée à cinquante mètres. Puis a encore tâtonné. Elle a pris un chemin étrange, vers le haut, vers le bas. Elle a continué à s'approcher. Au crépuscule, elle a pris mon chemin, a écouté, a marqué, a regardé, et a encore continué. Puis la magie a opéré, il a courru à mes côtés. Il m'a décelée, a hésité. Nous avons échangé un regard, et sa force sauvage, sa furtivité, sa vulnérabilité, et sa beauté n'ont pas fini de me hanter.
Cette chevrette a déboulé des bois hors d'haleine. Bouche ouverte, langue pendante. Je ne sais pas d'où elle venait, mais elle devait être pourchassée. Allez, bichette, ce soir la chasse se termine, et en vacances, Yey! Elle a traversé le pré, est partie dans un sens puis l'autre, et finalement est allée droit sur moi. Jusqu'à dix mètres. A 300mm, elle remplissait le cadre. Je n'ai vu qu'elle jusqu'à la nuit. Beau moment, triste moment.. Emotions complexes.
Ce renard, je le retrouve très souvent en fin de journée, dans le même secteur. Je pense fortement que c'est le même, à sa queue à l'allure légèrement cassée au bout, et biensûr, à sa fidélité de coins de chasse. Ce jour-là, je l'ai aperçu alors que j'allais vers le "pré du bas" en coupant par la neige molle des prairies qui fait moins de bruit que le chemin qui craque sous le pied, ou le sous bois qui rend toute marche silencieuse impossible avec toutes les feuilles mortes cachées sous la neige, par miracle avant qu'il ne me voit, concentré qu'il était dans sa chasse au campagnol. Il a chassé, fait des allers-retours classiques, puis je l'ai perdu de vue à travers la haie. Cinq minutes d'attente couchée dans la neige, puis je me suis relevée. Plus de renard, logiquement. J'ai essayé de regarder les traces dans la neige pour savoir quelle direction il avait prise, mais il y en avait partout, finalement, j'ai abandonné et me suis dirigée vers le pré ciblé dès le départ. Et je l'ai retrouvé au pré du bas. En train de chasser. Malheureusement, il a fini par apercevoir la lumière de l'autofocus dans la nuit venante, et a filé vers le bois. Le lendemain, il était encore dans le même pré, alors que je ne pensais pas le revoir, comme quoi..
Encore une matinée royale. L'aube s'annonce merveilleuse. Je décide, une fois en bas de chez moi, comme d'hab au dernier moment, d'aller voir si mon renard du 5 janvier se balade dans son secteur. Je pars par la route, coupe un pré, passe par le coin à silhouettes matinales qui m'attire tout le temps. Pour l'instant rien. Je passe par la réserve, et rejoins la voie romaine pour la douze millième fois. Je marche quelques centaines de mètres, à pas de loup, et aperçois une tache sombre au milieu d'un pré. Un coup au viseur, il est là ! Rinard est en boule. Rinard décide de se lever, et commence à chasser. Un petit saut, raté, une petite marche et il disparaît dans la haie en face de moi. Que faire? je décide de ne plus bouger, et d'espérer qu'il ressorte vers moi. Je l'entends piétiner dans les feuilles, le chaos auditif total ! on dirait qu'il y a vingt sangliers là dedans. Une corneille fait entendre dans l'arbre au dessus ses cris d'indignation, et comme par magie, rinard ressort et se dirige vers la coulée qui, comme espérée, débouche sur le chemin en face de moi. Le voyant arriver, je me couche au sol et attend la sortie de l'artiste. Et Rinard sort de la coulée, queue dressée, beau comme un dieu des bois et évidemment me voit. Arrêt, interrogations, ça doit pas être mort puisque ça fait des clics, ça n'a pas l'air agressif, on peut continuer sa route. Fait ! il descend dans le pré plus bas en trottinant. Se retourne plusieurs fois en chemin, sait-on jamais, il passe sous le barbelet plus bas et ciao ragazza ! tu m'as vu mais ne m'auras !
Je suis debout le long d'une haie à scruter le brouillard. Dur d'apercevoir un renard ou un chevreuil ce matin, dans ce paysage magnifique où l'on ne voit pas à plus de vingt mètres. Un bruit d'ailes dans mon dos, je me retourne et elle est là, face à moi, et me regarde, au milieu de la prairie. J'ai le temps de coller l'œil au viseur, et de faire une map manuelle après que mon autofocus ait ramé sa mère pour la trouver. Ultimes secondes de face à face avec l'aigrette, elle redécolle vers d'autres cieux.
Vu le peu d'occasions de sorties en ce moment (soit environ une tous les mois) faut savoir se contenter du peu qu'on a avec le peu de réactivité que la nature nous a donné, encore pire en temps de pratique aléatoire), car quand même, ce matin là j'ai vu quatre martres, enfin vu est un bien grand mot, aperçu disons plutôt. Et cette seule photo d'une qui a foncé droit sur moi, pour passer juste à côté en fin de parcours. Qu'est ce que c'est que cette photo? aucune idée. Est-ce que je suis lente au déclencheur, aucun doute là-dessus, donc voilà. Très étrange.
Et dans la catégorie du "je n'sais pas c'que j'ai foutu avec mon boîtier, mais le résultat me plait", here comes the merle and the malus. Booon ok c'est une histoire de mode S oublié.. on peut appeler ça une cagade, mais une cagade à moitié gardable.
Elles étaient plusieurs, perchées sur ce frêne. Cet arbre en dessous duquel je passe un nombre incalculable de fois, parfois suivie d'un lièvre, sans que rien ne s'y passe. Mais en cette fin de nuit, il servait de perchoir à quelques spectres insaisissables. Des chouettes. Chevêches probablement, mais je ne m'y connais pas assez. En tout cas corps rayé, pas de masque blanc, taille qui correspond, cri qui correspond aussi. Une est venue me voir, en faisant des arcs de cercles au-dessus de moi, puis elles ont disparu les unes après les autres. J'ai encore entendu quelques chants puis le moment magique s'est terminé. Parties, avec la nuit.
Rêve éveillé. À peu près même heure, à peu près même coulée de sortie, Little est arrivé du bois, face à moi. Mais ce matin, notre position, son humeur, la magie, ont fait que Little a décidé d'en apprendre un peu plus sur moi. L'air toujours rêveur et à l'écoute de tout, l'esprit curieux et (trop) confiant, Little s'est approché rapidement. À trois mètres, il m'a regardé, à trois mètres, il s'est gratté. À trois mètres, Litlle a tourné la tête, et a avancé. À deux mètres, j'ai laissé tomber l'objectif, et je l'ai admiré de mes propres yeux. Little a penché la tête, comme un petit chat. Et Little a avancé, et m'a contournée. L'air si minuscule et vulnérable, de si près, dans la grande prairie fauchée. Et Little s'est encore approché, par derrière, jusqu'à toucher mon pied. Il a senti ma botte, puis est revenu devant moi, dans ses pas. Il m'a encore regardée, dans le soleil levant rosé , et a traversé la haie pour chasser dans le pré d'à côté.
Little connait sa prairie par cœur. Il la parcourt inlassablement. Parfois il entend le chevreuil aboyer au loin. Il connait le blaireau qui de temps en temps passe au coucher du soleil, en faisant du bruit dans la haie. Il a déjà vu le chat sauvage, et rencontre souvent la martre, dans le bosquet. Il a l'habitude de longer la petite haie du centre, puis la traverse, par le passage herbeux. Dès qu'il entend un bruissement, il se fige et écoute. S'il arrive à voir sa proie, il se met à sauter comme une antilope, la queue dressée. S'il voit un autre renard s'approcher, il court vers lui, engageant. Il prend souvent le temps de s'asseoir et d'observer. Quand il a fini son tour du pré, il rentre dans le bois, et on entend alors ses petits pas dans les feuilles mortes. Et on revient plus tard le retrouver.
Avec son jeune, je les connais bien, puisque je les vois soir et matin chasser dans le foin. Il ressemble à gris/beige, mais comme il s'agit d'une autre prairie, je n'en suis pas sûre, mais ça reste tout à fait possible. En tout cas ce sont mes voisins. Et le jeune que j'avais déjà photographié, il est du même coin que gris/beige, comme par hasard.. et lui il est tout le temps au rendez-vous. Il chasse seul et se débrouille pas mal. Parfois il suit l'adulte, comme ce matin. Ou part farfouiller dans les haies. Un soir, je l'ai vu partir comme un fou vers le bois. Il a eu peur d'un blaireau, qui faisait un boucan dans les herbes.. le blaireau parti, il est revenu.
Des arbres bougent en lisière. Je traverse le pré fauché, passe entre les balles de foin, un peu frustrée, car j'ai raté cette fauche. En plus ce coin, je le sentais bien, mais je vais pas me plaindre ces temps-ci. Un petit passage de chevreuil, et je disparais entre deux noisetiers, pour découvrir cette partie du bois. Quelques pas, ça craque gras.. feuilles mortes, brindilles.. ça sent pas bon. Je m'accroupis sous un résineux. Des minutes passent, et elle apparaît, celle qui fait trembler les arbres. Jolie martre pose au loin. Tourne la tête vers moi, regarde devant elle, retourne la tête vers moi, re-regarde devant elle. Elle part en bondissant, grimpe sur un tronc. À mi-chemin, elle redescend, c'est la cousine du lièvre ! elle remonte sur un autre arbre, saute comme un écureuil à travers branches, et puis tout redevient calme. Trop bon, jamais assez long.
Autre prairie, récente fauche, nouveau renard, toujours un voisin. Sorti de la nuit vers 5h30, il a fait un tour du pré jusqu'à 6h en se dévoilant, et est parti bredouille. Aucun saut. Des allers-retours surtout, quelques écoutes, pas longues. Il y avait pourtant un campagnol mort que j'ai découvert la veille au soir dans cette prairie, juste la faucheuse partie. Mais personne ne l'a trouvé, à part les fourmis. Allongée dans le foin, il m'a remarquée à cause des bruits de déclenchement (du mode silencieux biensûr) mais je ne l'ai pas impressionné. Il a d'abord continué sa recherche; puis a tenté de prendre mon vent, en vain. Il a continué sa route.
Arrivée par le haut de Gris-Beige, l'habitué, je crois bien que c'est un mâle (d'après une photo où l'on perçoit son entre-jambe). Je le vois tous les soirs donc dans le même ensemble de prairies. C'est le renard couché du 24, le vireur de chat du 30. Mais cette fois, alors qu'il venait vers moi progressivement il a eu une peur panique provoquée par l'arrivée de deux personnes dans le pré. Pas d'bol. Et vers 22h, j'ai revu un renard, photos ci-dessus nocturnes. Lequel c'était, aucune idée.
Depuis trois soirs, je suis en plein rêve. J'ai (enfin) trouvé un petit ensemble de prairie fréquenté par au moins deux renards de façon régulière. J'ai eu un face à face avec l'un d'entre eux, vers 21h la veille. Incroyable. J'étais en train de rejoindre mon coin d'affût pour la soirée quand j'ai aperçu une silhouette avancer à travers les herbes. Et là j'ai eu le plus ridicule des réflexes, et j'en rigole encore tellement ça a été con : je me suis foutue par terre, mais allez le croire, sur le dos O_O. Le renard a donc débouché devant moi et j'avais les pieds face à lui, la tête relevée en essayant de prendre une photo, les abdo minables, une crampe dans chaque bras, et un renard impassible. On s'est regardés. J'ai descendu l'appareil, me suis un peu redressée, lui s'est assis face à moi. On est restés comme ça. Mais pourquoi c'est il qui qu'il part pas? o_o il avait une mue à la tête. J'ai d'abord cru que c'était mon pote magnifique du 24 mai, mais avec cette mue, et cette tête, je crois pas. Puis il est parti. Je l'ai revu ce soir, au même endroit. Je croise aussi l'autre du 24 de façon certaine, le gris-beige poilu, car lui je le reconnais bien. Et ce soir il a viré un chat domestique qui chassait sur la même prairie. Quand il est arrivé, il lui a foncé dessus. Je les ai perdus de vue puis je les ai retrouvés face à face. Le renard a gueulé un peu puis il s'est détourné et est revenu dans sa prairie, laissant le chat dépité. Puis la chasse aux insectes a commencé. Et à la nuit tombée, mon moment préféré, je peux faire mes photos toutes noirâtres floues et bruitées que je préfère. C'est le rêve.
Soirée magique grâce à ces deux merveilles. J'ai choisi la bonne prairie cette fois. Très vite, j'ai eu du bol, un renard est sorti d'une haie et a rejoint une prairie fraîchement fauchée. Il est allé droit devant, puis s'est couché dans le foin faire une petite sieste attentive.. et c'est alors qu'un deuxième est apparu sur la même prairie. Mais celui-ci était en chasse. Il etait plus fin que l'autre, et m'a fait penser à mon renard de février dernier. Chose possible car c'est sûrement dans son territoire. En tout cas il était magnifique. Au début ils semblaient ne pas se remarquer. Puis l'autre a fini par se lever, a marché un peu, puis : face-à-face chacun sur son postérieur. Et d'un coup ils sont allés l'un vers l'autre tête baissée et le "couché", le plus gris, plus gros, plus touffu, s'est mis sur le dos au contact, les quatre fers en l'air o_O et z'ont fait une cabriole. Sans cri sans rien. Grrr je voyais mal à cause de l'aubépine devant, et des tas de foin. Ils ont finalement fait une pose par terre, je voyais deux têtes dépasser, puis chacun a repris son chemin dans la prairie. Comme d'hab, prise de tête légère.. je reste là? je tente une approche, mais j'ose pas risquer de les emmerder, je bouge pas tant pis. Et c'est alors que la chance me sourit, puisque mon plus beau commence à longer le barbelet d'un pas décidé, le traverse - il vient, par le lynx - vite je me fous par terre derrière des herbes. Il avance droit sur moi. S'arrête un peu en regardant autour. Entend mon clic, mais ne me voit pas, s'approche toujours, je le vois même plus à travers les herbes. Il écoute les herbes qui nous séparent (je suis légèrement au-dessus de lui), puis le vent me met une bourrasque par derrière, et apparemment en plein nez du goupil, qui prend d'un coup la tangente, alors que je ne prenais plus de photos. Mais la suite m'a un peu mis la colère. Alors que je j'avais vu un goupil (sûrement l'autre qui était parti de l'autre côté) s'avancer vers un village en face dans un champ, quelques minutes au paravent, un chien s'est mis à le pister et le poursuivre en aboyant jusque dans le bois.. J'ai entendu ses aboiements s'éloigner, puis il a fini par revenir vers moi de l'autre côté, là j'ai vu une autre silhouette de renard je suppose dans la nuit filer lui aussi, le chien dans ses basques.
Dans le foin, ce soir, pas de renard. Pas de martre. Mais je vais pas me plaindre. Vers 21h, mon lièvre est sorti comme l'avant-veille. Au loin, je l'ai vu apparaître, farfaler, et progressivement se déplacer, façon lièvre, puis disparaître. et plus tard, le bosquet derrière moi s'est mis à trembler, et deux chevreuils sont sortis brusquement. Poursuite au galop. Un brocard pourchassant un jeune ou une chevrette, en tout cas, pas vu de bois. Ils ont slalomé autour d'une haie. Ont fait une pose d'un accord commun, et puis sont repartis. Ce soir, chez les chevreuils, l'ambiance était festive.
Il me manquait sévèrement. Et je l'ai vu 1) à moins de 5m 2) paisible 3) en train de regarder la fauchause faucher. Un jour de fou, je disais. Au moment de quitter les lieux, je longe une prairie qui est en train de se faire faucher. Je pense donc aux renards, je sais bien que c'est leur moment de gloire, avec toutes les photos que j'ai pu voir dans les foins, campagnol aux dents. L'occasion de le vérifier dans les prochains jours on dirait. L'engin passe de l'autre côté de la haie, s'éloigne.. Reynard ! dans la haie O_O devant moi. Le filou, il mate la faucheuse O_O Alors là les gars je suis sciée. À dix heures du mat, il sait très bien ce que ça veut dire, la faucheuse. La bouffe sous les foins. C'est la première fauche de l'année, il connait ce bruit, il sait. J'y crois toujours pas. Sous les yeux de l'agriculteur. Reynard, si farouche des hommes, attend la fin de la fauche. Au début il n'entend pas mes clics avec le bruit. Il me surplombe, et finalement en entend un. Il se tourne, et se détourne pour continuer de surveiller la faucheuse. Quand elle est loin, il traverse même le pré. Ce matin, Reynard a laissé sa méfiance dans la forêt.
05h59. C'est ma journée. Celui que j'attendais passe enfin. Il foule les pas du marguet et vient droit sur moi. Mister Badger. L'enquête remonte à quelques temps déjà : en février dernier j'avais vu ses pas dans la neige sur cette piste. Puis récemment, j'avais trouvé un terrier un peu plus loin, dans la pente raide. Souvent je me prends à rêver du lynx par là. Et ces derniers jours, sur un autre chemin plus loin, on s'est même rencontrés en tête-à-tête ! Je regardais une prairie, debout sur le chemin (en transition), quand au coin de l'œil je vois un truc bouger, je me tourne, et O_O Badger à deux mètres, sur le même chemin en terre, dans l'autre sens. Jamais vu aussi près O_O et il ne me voit même pas au début. Il s'arrête à ma hauteur, se gratte (j'y crois pas) puis finalement il doit se dire y a un truc bizarre quand même, semble avoir un moment de doute, et file fissa droit devant. Il n'a donc pas rebroussé chemin. Il m'épate. Déjà que question chiottes, il me fascine tellement il gère bien, avec ses petits pots et ses bousasses hétéroclites. Mais le blaireau du jour a encore moins stressé. Au bout d'un moment, il a vu ma forme devant, s'est arrêté, et m'a contournée. Il est donc repassé à 3/4 mètres à côté de moi, et a continué vers son terrier. Il est trop cool, Brock.
Ils ont foncé sur moi, l'un puis l'autre. Tu peux même plus te balader peinard maintenant, ils te dérangent alors que tu es en pleine quiétude. Atteinte à la trinquillité de l'humain sauvage. Bon sang de boudiou. Alors que j'étais sur le chemin du retour, à la sortie du bois, transpirant la race - j'ai du mal à gérer le climat encore - (jétais d'ailleurs en train de me désaper), quand des bruits de course poursuite me parviennent. Juste le temps de m'agenouiller en plein milieu du chemin (j'ai fait ce que j'ai pu) que Broc One - le pourchassé - surgit. Me mate une chiée de centièmes de seconde. Traverse le chemin et fissa dans le bois. C'est alors que Broc Two surgit à son tour - le pouchassant - mais lui choisit de faire marche arrière. Et se met à aboyer au loin comme j'ai jamais vu ça O_O doit être marseillais celui-là. Who who ça va, j'te rappelle que c'est toi qui m'a foncé dessus, minot. Puis la tête de Broc One réapparait dans le bois au bord du chemin. Clic. Hasta la vista. Je lui ai p'têtre évité un coup de bois dans l'arrière-cour, qui sait.
Rare ces jours-ci, la brume avait décidé de passer nous voir ce matin-là. J'allais faire un tour vers des prairies non visitées depuis février dernier. La dernière fois que j'avais marché ici, il y avait trente centimètres de neige. J'avais du mal à marcher. Cette fois, ce sont trente centimètres d'herbe qui m'attendaient. Je fais quelques dizaines de mètres, et un brooow retentit. Merde, un chevreuil m'a repérée malgré la brume. Je finis par le distinguer partir au loin en refaisant un broow furtif. Grrrrr. Désolée mon pote. Je reprends la marche. Arrivée au bout de la prairie, le temps de passer entre deux barbelets je fais une halte "vérification-de-présence-potentielle-d'ixodes-sur-mon-froc". Rien, j'y crois pas. Je relève la tête et.. Il est là. En lisière. Immobile.
Sûre de n'avoir aucune chance (--> il va s'barrer, je parie deux mille dollars), je le regarde tout de même (bien évidemment) du coin de l'œil. Sûrement celui de tout à l'heure. On reste comme ça un moment. Il ne part pas. o_O pourtant il me voit bien. Puis, par les loups, Il avance, - que m'arrive-t-il??!? - les yeux sur moi. La brume l'avale. Il est magnifique. Je fais quelques photos. Il ne part pas. Il n'aboie pas. T'es t'un fou, toi O_O. À chaque clic, il tourne la tête vers moi, mais ne s'emballe pas. Il craint degun. ! . Il bouffe de temps en temps. Se place à des endroits merveilleux, dans la brume. Fait le tour pour m'identifier. Traverse le barbelet. Vient me voir. Je fais un petit film. Je fais plus de 100 photos bordel. Moi qui ne déclenche jamais beaucoup j'arrive pas à y croire.
Il va rester une heure et quart à mes côtés. Je m'agenouille, il me surveille mais reste. Je peux faire des photos d'ambiance, avec la brume, puis une fois le soleil levé, avec la rosée. C'est bon, je suis au paradis. Puis le bois finit par l'appeler; il s'éloigne enfin, rejoindre le couvert. La plus belle séance que j'ai pu faire en trois ans. Il portait encore du velours sur ses bois. C'est mon Dieu.
Non, ce matin me suis chopé qu'une nymphe. J'en ai bousillé une autre que j'ai vu avant qu'elle ne me chope pile sur mon passage. Elle attendait les crochets à l'air sur une feuille d'églantier. Noyées dans mon petit flacon d'alcool, tac. Solidarité mammiférique (?) hehehehehe.. (pitain, j'deviens sadique avec l'âge). Mais avec les sept d'hier.. ça fait toujours pas dix, bon passons. Faut dire qu'aussi je marche dans les bois comme s'ils étaient traversés de mille rayons lasers. Pas l'air con. Mais les animaux s'en foutent. Donc. Juste avant de voir un petit écureuil qui m'a encore sorti son dialecte de singe (ils me font penser à des singes ou des oiseaux bizarres quand ils s'expriment, rien à voir avec les souris ou autres rongeurs o_O), mon présent était chamboulé par l'arrivée festive de deux martres. D'un coup, boucan pas possible dans un sapin, et elles descendent en file indienne. Filade apparemment donc. Quelques mètres et les deux s'arrêtent. Tout ça en 3s biensûr. J'ai donc eu le temps de photographier l'une, puis l'autre. Un peu loin, un peu sombre. Allez ça en rembourse même quinze.
Sanglier number one est sorti de la haie.. euh à quelques mètres de moi. Étant en transition, il m'a donc vue illico, a fait une sorte de cri étouffé de surprise et quelques pas rapides. S'est arrêté pour évaluer la situation (nom d'un nain borgne, un bipède !), et a préféré retourner dans la haie. Mon viééé, j'étais pas prête. Bon, je continue l'avancée. Et quelques mètres plus loin, Sanglier number two, sort de la haie au même endroit. o_O Je pensais pourtant qu'ils étaient plus prudents que ça.. Et petite traversée de la prairie s'en suivi.. --> dans le bosquet là-bas. Quelques photos sympatiques, cool, bon, je continue. Des craquements en face, dans le bosquet donc, et revoilà Sanglier number two qui revient vers ma haie, côté East cette fois. Youpi, c'est encore mieux, Sus Scrofa khony Rah.
Petit cabri solitaire est arrivé très tout près de moi dans le bois. Il s'est arrêté, des troncs nous séparaient. Et là il n'a pas paniqué. A fait quelques pas, puis s'est tourné et a aboyé ! Est descendu au pas, puis a disparu, me laissant perplexe.. un aboiement qui ne semblait pas dû à ma présence, mais plutôt de territorialité. J'ai fait une seule photo, par chance au moment de l'aboiement. D'après ma (jeune) expérience, dérangés, ils aboient de loin et plusieurs fois (autrement). Puis en rentrant, un lièvre dans sa forme indécise (l'autre forme étant la forme "man on a mission") est sorti du bois sur le chemin devant moi sans me voir. Je deviens transparente ou quoi bordel? O_O il a suivi le chemin en gambadant, est arrivé devant la route (très peu fréquentée), est allé à droite, puis non à gauche, a suivi la route, a tourné dans la prairie, a tracé tout droit. Finalement non, a coupé à gauche, est revenu sur le chemin devant moi au loin, est reparti vers la route. Ils mangent des champi les lièvres? c'est pas possible. Puis il a pris à droite. J'ai attendu, j'ai avancé vers la route. Et je l'ai retrouvé au bord de la route tranquillou le pas-trinquille ! Pas-trinquille a traversé la route, et est revenu évidemment dans l'autre sens, le temps de cette brève photo. Tout ça en sentant régulièrement et consciencieusement le sol. Puis a entamé la montée du talus à tiques du bord de route. La forme indécise, j'avais dit..
Il est arrivé d'un coup à côté de moi, alors que j'étais occupée à marquer un terrier dans mon gps. Est monté sur un chêne, en me surveillant tout en agitant la queue sur les côtés et en poussant des petits cris. Puis il m'a matée pendant un bon moment du haut de sa branche. C'est la première fois que ça m'arrive, de me faire mater si longtemps par un sindjab. En général ils se cassent fissa. C'est aussi le premier roux que je vois, par ici il semble y avoir une majorité d'écureuils sombres. Roussy Sindjaby Shah.
Wééé, il a gelé gras ce matin. Enfin ça faisait un moment qu'il ne gelait pas. La campagne est plus belle. Et c'est peut-être ce que se disaient ces deux, non trois lièvres, qui farfalaient dans la prairie. Un poursuivait un autre, et le troisième était à l'écart, mais gardait le couple à l'œil. Après quelques photos d'ambiance, je me prépare à tenter une légère approche en rampant. Je me retrouve donc par terre, ça fait longtemps, en espérant que personne n'ait l'idée de promener son chien de bon matin sur ce chemin. Et en pleine mise au point à travers les ronces, je vois une merguez passer O_O. C'est plus gros qu'un campagnol.. une belette boudiou! c'est ainsi que j'oubliais presque mes lièvres en chaleur (non, je gardais moi aussi un œil sur eux), pour jouer avec la petite. Elle essayait de m'identifier entre les herbes, en se dressant en chandelle de tous les côtés. Évidemment vive comme elle est, inutile de dire qu'elle m'a mis la misère, je me suis retrouvée avec une chiée de photos vides. Elle a fini par traverser le chemin et filer dans les buis derrière moi, après plusieurs tentatives avortées à mi-course. Excellent. Weasel RAH. Hares Rah. Amen.
La matinée semblait pourtant à déféquer. Vent, soleil, no brume, le chant des piafs qui a déjà commencé quand je sors.. et pourtant quand bien même; je le cherche, mon ptit pote roux, avec vigueur. Quand, au détour d'un chemin embroussaillé : un gros bruit de feuillage, un grognement de nez. Qu'est-ce-qu'il fout là ce sanglier o_O? je recule fissa et espinche.. une queue rousse au bout blanc! O_O. Fatche de, Reynard! mais qu'est-ce-qu'il lui prend ce matin de faire des bruits de cochon, et tout ce tapage! je contourne sur la pointe des panards la haie et l'attends de l'autre côté en priant jésus, marie, joseph, krik, tyrion, underwood... et bingowallaby il sort (pour une fois, incroyable) par là. Mais au pas de course.. o_O m'aurait-il sentie? Un clic. R.A.F, il continue sa course. Je le vois au loin continuer de courir, tourner, disparaître dans les buissons. Pitain de vent de mes deux. Mais happyyy..!
Un brocard au loin. Sûrement celui de ce matin qui a les bois non duveteux.. Il longe une haie, et finalement se couche. Je peux enfin faire quelques pas d'escargot, quand : un lièvre ou un tronc o_O? un truc vague à vingt mètres.. vérif à l'objectif : une tête de lièvre dépasse bien en lisière, une oreille relevée, une rabattue. Il a dû voir mon mouvement mais j'allais tellement doucement que je ne lui ai pas fait peur, cool. Je suis donc restée debout sans bouger pendant cinq bonnes minutes sans prendre de décision.. que faire? finalement je m'agenouille progressivement (il est dans une pente et doit voir que ma tête, comme moi, ce qui facilite l'action..). S'en suit une avancée progressive réussie, d'où les photos, puis j'ai rampé dans la boue, c'était classe, pour rien puisque finalement Grand Cousin, après une brève toilette, et un bref farfal a décidé de se barrer, en secouant les oreilles (mouvement de folie lagomorphique apparemment, puisque mes lapins font pareils lorsqu'ils se déchaînent). Il est descendu, a tracé vers le bosquet. Et là tu te dis, il va aller dans le bois. Il avance encore vers le bois, et là il se passe ce que seuls les lièvres savent le faire : "finalement non". D'un coup l'air de rien il part à la perpendiculaire. 8-$ Sacrés lièvres. Bonne approche. Bien joué minotte. Y a plus qu'à s'laver..
Ça, ça dépend encore. La preuve étant celui de la dernière photo sanglante, qui est en train de s'en débarrasser, et celui dont je n'ai pas de photo, que j'ai observé à un autre endroit qui les avait impec. Tout droit sorti de chez le tailleur. Comment se fait-ce tous ces brocards ce matin? o_O Explication du cas en question. Je marchais - trinquille - en fait non, c'est même pas trinquille à ce niveau-là, c'est du 0,001 km/h, en bordure d'une haie. C'est la saison où je passe plus mon temps à mater les bourgeons, les chatons, les feuilles des chèvrefeuilles, comme une niaise, et que j'en oublie de chercher les jurassiens sauvages - à quatre pattes - cela va sans dire. Je regardais donc dans une direction, puis retournais la tête tout droit (aujourdui temps pi pour le franssé) quand : horreur ! enfin trop bien, mais je suis dans une facheuse posture à découvert, bien trop près : trois brocards sortent de la haie un peu plus loin. Ils ne m'ont pas encore vue, mais je ne peux plus bouger. Deux commencent à s'entraîner au maniement des bois devant moi O_O le troisième me remarque et prend la tangeante discretos sans dire mot. Je ne fait que quelques rares photos, ils ne m'entendent même pas, concentrés qu'ils sont. O_O Jusqu'au moment bien évidemment où ils se demandent enfin ce que je fous là, le temps d'apercevoir deux culs blancs bondissants. Deux sont restés au-dessus moyennant quelques aboiements un moment à chercher à m'identifier. Ils ont fini par prendre mon vent je suppose, puisque je les ai vus disparaître en catastrophe une fois au-dessus de moi, à travers la haie. Le dernier en rentrant qui avait les bois nickels, je l'ai vu gratter les feuilles des sabots, se gratter la tête aux branches. Y a du changement dans l'air..
J'aime le voir arriver. La nuit est tombée, les chouettes sont passées au-dessus de ma tête, sûrement des hulottes, je les entends souvent chanter. Tout est silencieux. Grâce à la neige, on peut encore voir, tout en bleu et noir. Puis une petite silhouette apparaît au fond à gauche. qui est-ce? Elle file sur la neige gelée, tout droit, vers moi. Puis sans ralentir, entame un virage. Clic, clic. Mais lievry, fait comme si de rien n'était. Il ne s'arrête, ni ralentit. Pourtant il m'entend, aucun doute là-dessus. Mais dans la nuit, lievry est sûr de lui. Il sait où il va, il sait qu'il est le plus rapide de tous. Passé vingt mètres, il se fige. Je le distingue de profil, il préfère tout de même vérifier. Rien ne bouge, plus de bruit. Il continue son chemin. Le lièvre, c'est la nuit. Le lièvre c'est le roi. Inlé shadow rah.
Cinq jours sans quasiment d'empreintes, sans plus aucune vision de Reynard. Il y a quelques temps, c'était tout à fait normal, mais depuis fin janvier non. L'attente fut longue. Je ne sais pas si ce sont les 30cm de poudreuse qui t'ont empêché de faire le tour de ton territoire, mais je t'ai cherché partout, j'ai transpiré, j'ai trouvé des traces de chevreuils, de lièvres, de blaireau, de sanglier, de martre/fouine, surtout les miennes d'ailleurs, mais toi, presque rien. Jusqu'à ce matin. La neige avait un peu durci, tu pouvais remarcher. J'ai retrouvé facilement tes traces un peu partout, dans la forêt, le long des haies. Puis tu est venu me voir, pour faire quelques photos. J'étais assez bien cachée, je regardais dans tous les sens de peur de te rater, et à un moment j'ai tourné la tête, et tu étais là, sorti de nullepart. Tu as entendu le clic et a tourné la tête. J'ai pas pas trop insisté, façon tu n'as pas du voir grand chose, ça ne t'a pas affolé. Et tu as traversé la prairie blanchie à tous petits pas prudents. À un moment ton pied s'est enfoncé mais tu as continué. Tu as disparu dans la haie. J'ai attendu trente minutes avant de voir où tu es allé, mais une fois de plus tu es entré dans des endroits impossibles pour ma morphologie de bipède ridicule, et tu m'as perdue dans les buis... mais où donc te reposes-tu?
Ce matin, Renard n'était pas pressé. Il est arrivé au loin, au pas. Il a traversé la haie. Il est ressorti puis a disparu. Par les loups.. il vient vers moi finalement ouf. La chance. Il longe la haie. Écoute la neige. Il avance à petits pas. S'arrête. Écoute. Tourne la tête de tous les côtés. Repart. S'arrête. Tend les oreilles vers la neige à nouveau. Avance à pas feutrés.. petit saut et adieu p'tit campagnol.. bon j'ai pas eu droit à une vraie partie de jambes en l'air, mais c'est ma première chasse! aussitôt attrapé aussitôt avalé. Il reprend sa route. J'essaie de le voir à travers les ronces. Il les franchit et entre dans le bois. Il passe tout près. Je préfère ne pas déclencher. Je suis assez comblée pour aujourd'hui. Quelques petits crissements de neige glacée sous ses pas et il se faufile entre les buis. Moi quand je marche on m'entend jusqu'en Corse.. il ne m'a pas vue, pas entendue, et je lui ai volé un moment.. :P
Avec lui, on ne s'ennuie jamais. Aujourd'hui, Reynard est arrivé comme une bombe. Déjà à la sortie du village, énormément de traces de pas, sur la route enneigée. J'ai pu rapidement les observer juste avant que la déneigeuse ne passe, et efface tout. Moi seule étais dans le secret. Plusieurs renards? ou le même.. sûrement deux au moins je dirais. Ça court le long de la voie, ça entre dans les prairies sous les barbelets, puis ressort vers la route. Tout passage a été foulé cette nuit. Même mon jardin. Il n'y avait pas que des petits pieds de félins.. je les attendais donc, au même endroit où hier j'ai aperçu une flèche rousse passer, que j'ai ratée. Dans mon dos, un petit bruit. Je me retourne.. un écureuil dans un arbre! il descend, gratte la neige, cherche une noisette cachée? il remonte dans un arbre, et c'est alors qu'il apparaît. J'ai cru que c'était un chat, dans la précipitation.. oO pourquoi courrais-tu comme ça ce matin? il est passé juste à côté de moi. S'est arrêté. Puis a fait un arc de cercle et est reparti. O_O Reynard.
J'ai eu une vision. Un renard (qui ressemble étrangement à un dingo sur la première photo o_O) est sorti du brouillard. Il était immobile, magnifique. Je le voyais sombre, dans le jour levant. J'ai pu le prendre en photo plusieurs fois. Au début il ne m'a pas vue. Mais quand il s'est approché, il m'a remarquée, cachée dans la haie. Et il a filé. Whoa. Mais en reprenant mes esprits.. il y a un autre renard de l'autre côté ! O_O Et idem, il vient dans ma direction ! mais celui-là ne bronche pas. Il trottine, s'approche de plus en plus, regarde dans ma direction en passant, et continue son chemin.. o_O ou alors : c'est une femelle, et grâce à moi, elle s'est enfin débarrassé du mâle qui lui collait aux basques, et elle est soulagée. :-D Ah lala. Ce matin je crois que j'ai rêvé.
Temps de rêve, vision de rêve. Enfin, je le croise. Toutes les fins de mois finalement, faudra que je sois attentive fin février. Depuis que je le cherche. Reynard, mon ami des bois. Tu as choisi le plus beau jour pour te montrer. De loin, mais au moins, je ne t'ai pas dérangé. J'ai d'abord choisi de faire un affût là, en attendant le lever. Puis finalement me suis remise en route, et heureusment. Je commence par trouver des petits pas canins dans la poudreuse. J'avance prudemment et : une petite tache noire au milieu du blanc. L'objectif me confirme l'animal errant. C'est bien toi. Tu ne t'es pas montré très longtemps, tu étais en transit. Mais déjà, ça me ravit. Tu as continué ta route. J'ai attendu. Je t'ai laissé un bon quart d'heure d'avance, en faisant un gros détour. Puis j'ai pu suivre tes pas tout frais pendant 2 heures. Le long des haies. Tes hésitations. Tes chasses dans la neige. Puis j'ai perdu ta trace dans le bois, beaucoup plus bas. Pas assez de neige sous les grands hêtres. Déjà, à quelques mètres de chez moi, il y avait des pas tout frais de canidé roux, au milieu de la route. J'aime la neige, j'aime le jura, j'aime REYNARD, FOXY, GOUPIL RAH !
Ce jour-là, j'étais un peu dégoûtée à cause de la neige annoncée en force, qui en fait c'est avérée être une petite pluie merdique. Quelques minutes avant, en plus, je venais de louper un beau lièvre de jour (contente quand même de l'avoir croisé), en fôrêt. Puis, une fusée sombre arrive au loin et s'arrête un peu loin de moi. Sur le coup j'ai trouvé qu'elle ressemblait à une loutre O_O bien que pensant biensûr : "martre, martre, bordel, martre droit devant pimpon pimpon meyedé (iron meyedé) meïdé? (o_O) bref. J'ai tenté une photo qui est immontrable, et là, par le mouton noir à cinq pattes! elle a un rongeur entre les dents, et semble me regarder! comment m'a-t-elle vue à cette distance, assise contre un arbre.. sapée en noisetier? et ensuite que fait-elle.. elle se barre? et bien non, pas le vélociraptor. Elle se met à gravir un arbre tac tac tac en deux deux elle est en haut, et se met à sauter de branche en branche, agile comme un écureuil. Cet arbre? non cet arbre, non finalement je reviens, puis je passe sur un troisième. Moi, j'essaie de la suivre en déclenchant de temps en temps comme je peux (à 6400iso, en mode quiet, pauvre imbécile, alors qu'il aurait fallu une bonne rafalasse). Finalement elle se cale près d'un tronc à quinze mètres de haut, et bouge plus. Je suppose qu'elle boulotte son rongeur. Quatre minutes passent. Oui, quatre c't'inc de minutes avec pas loin de bibi une martre, nom d'un chibre. Puis elle semble hésiter, et descend de son perchoir, tête en bas (j'essaie des photos, mais à 1/40e à main levée avec une martre véloce, ça a cagué gras. Sauf cette petite dernière, avant qu'elle ne disparaisse je ne sais où, mais pas de bolito, on voit pas sa p'tite tête. Ensuite je suis restée sous la pluie, et là tout était magnifique, je sentais même plus que j'avais le fion dans la boue, j'ai presque eu envie de courir nue dans les bois. Je suis rentrée en harmonie avec la nuit, le froid, tout était merveilleux. Martes martes RAH.
* phrase copyright (d'un ami de) Didier Pépin.. (o_O)
Ce matin encore je me disais.. ce serait vraiment trop bien s'il pouvait y avoir des cerfs un de ces quatre par ici.. le cerf étant en recolonisation du massif jurassien. Et bistrecouille. J'ai vu dans la même après-midi mes deux premières biches O_O O_O. Dans un endroit où je passe très souvent en plus. Malheureusement, j'étais en train de rejoindre une prairie, et sur mon chemin, alors que je marchais silencieusement, d'un coup j'ai vu quelquechose bouger dans la haie. Grrr pourquoi je ne vole pas bordek.. bon, plus un mouvement. Une tête me regarde. Un chevreuil. Je monte discretos l'appareil pour mater tout ça et l'animal me montre ses fesses et fait quelques pas. J'attends. Je crois ensuite voir un autre chevreuil ou est-ce un tronc d'arbre? je prends une photo sans distinguer en détail le tout (la photo est recadrée, je voyais à peine sur le coup). Y a bien un autre ongulé, il me mate de son œil.. mais pourquoi ils ne se barrent pas en sautant comme d'hab?? ils jouent le mimétisme.. o_O étrange.. et d'un coup, hop, il se lève puis au lieu de filer dans la haie, les deux décident de couper par la prairie perpendiculaire à ma position. Les gars, z'êtes fous.. ils trottinent et me font penser à des chameaux O_O ce ne sont pas des chevreuils, je les connais bien maintenant, mes petits saligots. Je prends une autre photo de 3/4 profil (ça veut dire quelquechose?) bref je vois la tête, le corps, et le cul. Par le grand hibou bleu! ce n'est pas un cul de chevreuil, je parie la race! c'est pas tout blanc, ça a une queue rousse, un corps massif, ça sautille pas, ça a un cou de chameau, deux biches, pute borgne! DEUX BICHES!!!!!! désolée de vous avoir dérangées mes drôlesses..
.. jusqu'à ce que j'arrive... :-/ sorry guys. J'étais en train de rentrer. Je marchais en bordure d'une haie. Le givre faisait crisser abominablement mes pas, malgré mes précautions. Grrr je supporte pas de faire du bruit. Évidemment, au bout de la haie, à la croisée des prairies, il a fallu que je fasse un pas sur une terre gelée façon je marche sur des biscottes écrasées.. Crack. Et là, en levant les yeux au loin, j'aperçois trois taches brunes. je lève timidement l'objectif qui me sert de jumelles et merde... trois têtes tournées vers ma position. Ils se reposaient au soleil les pauvres bêtes. Évidemment je ne bouge plus. Fais une photo quand même, façon je suis déjà démasquée.. On attend. Et d'un coup ils se lèvent et filent. Grrrr. Photo peu glorieuse. Rentrée pas fière.
Nuit noire, lune blonde, et neige miroitante. Il ne manquait plus qu'une vie. Et lievry est sorti. Des petits pas dans la neige, dans le sous-bois. Je les écoute approcher le souffle coupé en imaginant un chevreuil. Les pas s'arrêtent, repartent, je ne bouge plus et écoute. Il fait presque jour, plus de deux heures après le coucher de soleil, je vois même mon ombre. Au moins, il n'y a pas que moi qui fait du bruit en marchant dans la neige gelée, la chance tourne ! Puis une petite tache sombre apparaît à la lisière. Il bouge un peu, gratte la neige, le nez dans la poudreuse. Puis avance petit à petit, et se place enfin à portée d'objectif. Mais de là à le voir, c'est un peu le hasard dans le viseur. Le bruit des clics ne le fait pas fuir. Décidément, la nuit rend calme et confiant. Il file ensuite dans la nuit, mon petit bolide à grandes oreilles. Inlé, tu attendras, Prince des prairies. :)
